La Corse, berceau des Bartoli
L’île qui se souvient
Ici, tout est plus rugueux, plus ancien, plus vibrant.
Les montagnes veillent, silencieuses, et le maquis exhale ses secrets à chaque pas.
Le vent ne parle pas : il hurle. Il chante. Il porte les voix des anciens, les litanies oubliées, et les chagrins tus.
En Corse, les pierres portent des prénoms, les arbres des prières, et la mer est une frontière autant qu’un appel.
Les voix se tissent en paghjella, en lamentations, en silences obstinés, mais aussi en rire et en sourire.
C’est une île de fidélités, de fractures, de sang versé et de mémoire enterrée sous les chênes.
Ici, le corse est une langue d’ombre et de feu, un souffle âpre, un murmure qui traverse les siècles.
Entre les racines des Bartoli et les battements d’une terre insoumise,
La Corse est le premier berceau,
Celui où tout commence,
Celui où l’on se souvient.
La Corse, l’île-mémoire
Une île dressée sur la mer comme un serment ancien.
Là où la montagne veille,
là où les pierres racontent ce que les voix ont tu,
là où les racines plongent plus profond que le temps.
Ici, chaque chemin est un récit, chaque cri du vent, une prière.
La Corse ne s’explique pas : elle se vit,
entre le sel, la roche, et le feu.
Bavella, les aiguilles de pierre et de vent
Les aiguilles de Bavella, dressées comme des lances contre le ciel.
Sculptées par le vent, polies par la pluie,
elles sont les gardiennes de l’île,
veillant sur les chemins oubliés et les serments tus.
Ici, chaque pierre porte l’empreinte des pas anciens,
chaque cime murmure les noms qu’on ne prononce plus.
Bavella est plus qu’un sommet :
c’est une mémoire à vif, un chant de pierre,
et le souffle de l’île qui ne plie pas.
Les villages dans les hauteurs
Perchés sur les flancs des montagnes,
les villages corses veillent,
accrochés aux pierres comme des serments.
Ici, le temps passe lentement,
au rythme du vent qui murmure dans les châtaigniers,
et des voix basses qui disent ce qu’on ne peut écrire.
Les villages dans les hauteurs : des nids de mémoire,
des gardiens de l’ombre, là où les murs tiennent encore debout, même quand les hommes sont partis.
La Baie de Bonifacio
La mer lèche les falaises de Bonifacio,
là où le calcaire s’effrite sous les vents,
là où l’eau se retire pour mieux revenir.
Ici, les hommes ont bâti des murs sur le vide, défiant l’écume et le temps.
Bonifacio regarde vers l’horizon,
vers ces terres invisibles d’où sont venus des exils, des promesses, des larmes.
La mer, elle, ne choisit pas : elle prend, elle rend, elle raconte.
À Bonifacio, chaque vague est un souvenir.
La route du Cap Corse
Sur la route du Cap,
le vent parle plus fort que les hommes,
et la mer, tout en bas, respire à grands coups de houle.
Ici, chaque virage est une promesse,
chaque muret de pierre, un souvenir posé contre l’oubli.
La route du Cap ne mène pas quelque part :
elle est un fil tendu entre la montagne et la mer,
un chemin de solitude, de beauté farouche,
où l’on apprend à écouter les silences de l’île.
Corte, l’église, et les paghjella
À Corte, les pierres savent.
L’église de la vieille ville garde les murmures des anciens,
les serments chuchotés sous les voûtes,
et ces chants qui ne sont ni tout à fait prière,
ni tout à fait révolte :
les paghjella, entonnées à voix basse,
pour dire ce qu’on ne pouvait écrire.
Ici, tout se mêle :
la foi et la colère, le silence et la mémoire.